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Loi ou pas sur la laïcité : « nuances » et « pluralité d'expressions » à l’UMP

24 novembre 2003

RDDV: « Nous attendons les conclusions de la commission Stasi », a affirmé M. Donnedieu de Vabres, ajoutant que « lUMP fait une sorte de fer de lance » du respect des valeurs de la laïcité Renaud Donnedieu de Vabres, porte-parole de l’UMP, a affirmé lundi à Paris quil existait des « nuances » et une « pluralité dexpressions » sur la nécessité ou non de légiférer sur la laïcité et les signes religieux à lécole.

« Nous attendons les conclusions de la commission Stasi », a affirmé M. Donnedieu de Vabres, ajoutant que « lUMP fait une sorte de fer de lance » du respect des valeurs de la laïcité.

Selon lui, « les valeurs de tolérance, de respect, dunité de la République sont plus que jamais nécessaires » mais « les modalités pratiques pour la mise en oeuvre concrète de ces règles sont lobjet de débats » au sein de lUMP, a-t-il dit, au cours de la conférence de presse hebdomadaire de son parti.

Le débat sur une éventuelle législation est « ouvert puisque cela fait partie des trois thèmes » du Conseil national de lUMP de vendredi prochain : laïcité, éducation, travail, et il y aura notamment « un vote dorientation sur la laïcité », a-t-il précisé.

« Il peut y avoir des nuances sur la tactique, il n’y a  aucune nuance sur lobjectif de fond, qui est de faire en sorte quil y ait un sursaut républicain et que les règles de la laïcité soient partout respectées », a-t-il insisté.

Alain Juppé, président de l’UMP, sest prononcé en faveur dune loi, en déclarant récemment que « la force d’une loi serait nécessaire ».

Sans fermer totalement la porte à une loi qui pourrait venir en « conclusion dune réflexion », le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin a de son côté préconisé comme «première étape»  un « code de la laïcité » rassemblant « tous les textes qui existent déjà ».

« Un juge juif », « un préfet musulman », « un ambassadeur chrétien » : NON à ces appellati

22 novembre 2003

Avec parfois de très bonnes intentions, avec parfois dinacceptables arrière-pensées, de vraies erreurs politiques sont commises.

Combien de fois pour être entendu faudra-t-il rappeler que la religion nest pas une origine nationale, que la liberté de conscience ou de croyance appartient au domaine privé de la personne humaine ; quil est donc interdit, contraire aux principes fondamentaux de notre droit et de la République française de promouvoir ou de discriminer quiconque en raison de la religion ; qu’est par contre garantie à chacun la libre pratique religieuse.
Comment ne pas être révolté et choqué lorsque lon voit apparaître une «demande de récusation dun juge juif » ?

À quelle époque sommes-nous retombés ? Aux pires heures de la seconde guerre mondiale ?

Que dans la France daujourdhui puisse exister une requête en récusation présentée par un justiciable tunisien musulman contre un magistrat du tribunal correctionnel de Paris, au motif que ce magistrat aurait été de religion juive et donc, selon le justiciable, partial à son égard, est monstrueux.

Le Garde des Sceaux a eu mille fois raison de déclencher des poursuites pour outrage à magistrat contre lauteur de la requête.

La France ne doit tolérer aucune dérive à caractère raciste. Antisémite. Xénophobe.

***

Avec lobjectif louable de lintégration concrètement réussie, une grande confusion est en train de sinstaller dans nos esprits.

Veiller à la reconnaissance de tous les talents, à la promotion des meilleurs en veillant à ce que chacun ait sa chance, quelles que soient la couleur de sa peau, lorigine nationale de ses ancêtres, la religion pratiquée ou son absence revendiquée, est un bel objectif politique. Prioritaire et urgent.

Afficher le souci de nommer en fonction de critères religieux est une erreur lourde. Cest dailleurs illégal. Contraire aux valeurs françaises.

Ce nest pas la même chose de souhaiter que de jeunes hauts fonctionnaires français soient issus de familles du sud de la Méditerranée et dindiquer que la sélection sopérera sur le choix dune religion.

Le Ministre de l’Intérieur a raison de veiller à laspect symbolique des nominations quil propose. A leur équilibre et à leur équité.

En revanche, il prend le risque de troubler lorsquil indique à Blois il y a quelques jours : « je suis gêné quil ny ait pas un seul préfet de la République musulman autant dannées après la décolonisation. Je vais memployer à en nommer ».

Quil ny ait pas de méprise fâcheuse ! Ce qui est critiquable cest d’accoler une «étiquette» religieuse pour justifier une nomination, nullement de veiller à la reconnaissance des talents des Français issus de limmigration.

La sélection pour entrer dans la fonction publique suppose une double « qualité » : être français, être jugé apte par un concours où les égalités des chances sont assurées. Rien de plus, rien de moins.

Etre juif, chrétien, musulman est un engagement. Cest le privilège de lindividu de croire ou de ne pas croire. C’est une belle liberté.

Dans notre République, cela ne peut devenir un critère, ne serait-ce que parce quil est illégal de faire figurer dans un questionnaire didentité et de candidature une telle interrogation. Au même titre que les opinions politiques.

Le respect de la laïcité, le rappel par la loi de ses principes notamment à lécole publique où elle est malheureusement trop souvent battue en brèche, sont d’ardentes obligations, de vraies priorités.

***

Halte au feu !

Chacun sent confusément les risques daffrontement que les dérives, quotidiennement constatées, laissent entrevoir.

La gauche ne devrait pas caricaturer sur ces questions la droite républicaine. Cest aussi indigne que honteux.

Les démocrates devraient sur cet enjeu républicain essentiel aller unis au combat. Il est plus que temps, si lon veut éviter une remise en cause radicale de lesprit même de notre pays et de ses valeurs.

***

Vouloir rétablir légalité entre tous les Français quelle que soit leur origine sociale est à lhonneur du Président Chirac, du Premier Ministre et de chacun des Ministres.

Force est de constater que lascenseur social ne fonctionne pas suffisamment pour tous, mais plus encore pour ces jeunes souvent très prometteurs qui vivent dans des quartiers défavorisés, et qui ne peuvent accéder comme ils le souhaiteraient aux écoles et aux universités qui forment nos élites dans des domaines scientifiques, économiques et administratifs.

Cest vers eux que doit porter notre action non parce quils sont le plus souvent issus de limmigration, mais parce quils ne disposent pas des mêmes chances au départ que dautres étudiants et quil est de notre devoir de les aider à suivre le "bon" cursus, la filière appropriée pour pouvoir effectivement devenir préfet, magistrat, diplomate etc…

Ils ont les talents de notre élite républicaine, mais trop souvent la porte leur est injustement fermée. Cest leur mérite et non leur origine qui sera leur vrai titre de noblesse, mais, encore faut-il pour que ce soit vrai que les portes souvrent réellement. Linitiative prise par Sciences-Po est à cet égard exemplaire.

Promouvoir des exemples de réussite, en veillant attentivement à leur diversité et à leur représentativité de lensemble de la population française figure parmi les objectifs évidents de la majorité présidentielle.

Savoir épingler, choisir, mettre en lumière, celles et ceux qui sont de nouveaux Français, qui plus que les autres souffrent dexclusion, de manque de reconnaissance, de mépris est une obligation vitale, pour enrayer les humiliations, les frustrations qui débouchent sur la haine et la violence.

Mais n’employons pas le terme de discrimination positive, qui dénature nos intentions et peut les faire apparaître partiales, communautaristes, donc contestables, alors que notre volonté est sincère.

Tout concept comprenant le terme de discrimination heurte, crée des fronts du refus alors que lobjectif est de réunir dans une même dynamique nationale.

Bannissons de notre langage politique épithètes et références qui apparaissent en rupture avec le principe d’égalité absolue qui doit prévaloir entre tous les citoyens.

« Toute distinction sociale doit être fondée sur lutilité commune » dit la déclaration des Droits de lHomme.

Cest au nom de cette belle maxime que les meilleurs doivent être choisis, promus, encouragés, récompensés.

Sans distinction dorigine, de race, de religion.

Ainsi sera véritablement et durablement reconnue la valeur de nombreux Français légitimement impatients de l’être. Et souvent prompts à ressentir leur origine comme une injustice.

« Un juge juif », « un préfet musulman », « un ambassadeur chrétien » : NON à ces appellati

22 novembre 2003

Comment ne pas être révolté et choqué lorsque lon voit apparaître une «demande de récusation dun juge juif » ? À quelle époque sommes-nous retombés ? Aux pires heures de la seconde guerre mondiale ? … Avec parfois de très bonnes intentions, avec parfois dinacceptables arrière-pensées, de vraies erreurs politiques sont commises.

Combien de fois pour être entendu faudra-t-il rappeler que la religion nest pas une origine nationale, que la liberté de conscience ou de croyance appartient au domaine privé de la personne humaine ; quil est donc interdit, contraire aux principes fondamentaux de notre droit et de la République française de promouvoir ou de discriminer quiconque en raison de la religion ; qu’est par contre garantie à chacun la libre pratique religieuse.

***

Comment ne pas être révolté et choqué lorsque lon voit apparaître une «demande de récusation dun juge juif » ?

À quelle époque sommes-nous retombés ? Aux pires heures de la seconde guerre mondiale ?

Que dans la France daujourdhui puisse exister une requête en récusation présentée par un justiciable tunisien musulman contre un magistrat du tribunal correctionnel de Paris, au motif que ce magistrat aurait été de religion juive et donc, selon le justiciable, partial à son égard, est monstrueux.

Le Garde des Sceaux a eu mille fois raison de déclencher des poursuites pour outrage à magistrat contre lauteur de la requête.

La France ne doit tolérer aucune dérive à caractère raciste. Antisémite. Xénophobe.

***

Avec lobjectif louable de lintégration concrètement réussie, une grande confusion est en train de sinstaller dans nos esprits.

Veiller à la reconnaissance de tous les talents, à la promotion des meilleurs en veillant à ce que chacun ait sa chance, quelles que soient la couleur de sa peau, lorigine nationale de ses ancêtres, la religion pratiquée ou son absence revendiquée, est un bel objectif politique. Prioritaire et urgent.

Afficher le souci de nommer en fonction de critères religieux est une erreur lourde. Cest dailleurs illégal. Contraire aux valeurs françaises.

Ce nest pas la même chose de souhaiter que de jeunes hauts fonctionnaires français soient issus de familles du sud de la Méditerranée et dindiquer que la sélection sopérera sur le choix dune religion.

Le Ministre de l’Intérieur a raison de veiller à laspect symbolique des nominations quil propose. A leur équilibre et à leur équité.

En revanche, il prend le risque de troubler lorsquil indique à Blois il y a quelques jours : « je suis gêné quil ny ait pas un seul préfet de la République musulman autant dannées après la décolonisation. Je vais memployer à en nommer ».

Quil ny ait pas de méprise fâcheuse ! Ce qui est critiquable cest d’accoler une «étiquette» religieuse pour justifier une nomination, nullement de veiller à la reconnaissance des talents des Français issus de limmigration.

La sélection pour entrer dans la fonction publique suppose une double « qualité » : être français, être jugé apte par un concours où les égalités des chances sont assurées. Rien de plus, rien de moins.

Etre juif, chrétien, musulman est un engagement. Cest le privilège de lindividu de croire ou de ne pas croire. C’est une belle liberté.

Dans notre République, cela ne peut devenir un critère, ne serait-ce que parce quil est illégal de faire figurer dans un questionnaire didentité et de candidature une telle interrogation. Au même titre que les opinions politiques.

Le respect de la laïcité, le rappel par la loi de ses principes notamment à lécole publique où elle est malheureusement trop souvent battue en brèche, sont d’ardentes obligations, de vraies priorités.

***

Halte au feu !

Chacun sent confusément les risques daffrontement que les dérives, quotidiennement constatées, laissent entrevoir.

La gauche ne devrait pas caricaturer sur ces questions la droite républicaine. Cest aussi indigne que honteux.

Les démocrates devraient sur cet enjeu républicain essentiel aller unis au combat. Il est plus que temps, si lon veut éviter une remise en cause radicale de lesprit même de notre pays et de ses valeurs.

***

Vouloir rétablir légalité entre tous les Français quelle que soit leur origine sociale est à lhonneur du Président Chirac, du Premier Ministre et de chacun des Ministres.

Force est de constater que lascenseur social ne fonctionne pas suffisamment pour tous, mais plus encore pour ces jeunes souvent très prometteurs qui vivent dans des quartiers défavorisés, et qui ne peuvent accéder comme ils le souhaiteraient aux écoles et aux universités qui forment nos élites dans des domaines scientifiques, économiques et administratifs.

Cest vers eux que doit porter notre action non parce quils sont le plus souvent issus de limmigration, mais parce quils ne disposent pas des mêmes chances au départ que dautres étudiants et quil est de notre devoir de les aider à suivre le « bon » cursus, la filière appropriée pour pouvoir effectivement devenir préfet, magistrat, diplomate etc…

Ils ont les talents de notre élite républicaine, mais trop souvent la porte leur est injustement fermée. Cest leur mérite et non leur origine qui sera leur vrai titre de noblesse, mais, encore faut-il pour que ce soit vrai que les portes souvrent réellement. Linitiative prise par Sciences-Po est à cet égard exemplaire.

Promouvoir des exemples de réussite, en veillant attentivement à leur diversité et à leur représentativité de lensemble de la population française figure parmi les objectifs évidents de la majorité présidentielle.

Savoir épingler, choisir, mettre en lumière, celles et ceux qui sont de nouveaux Français, qui plus que les autres souffrent dexclusion, de manque de reconnaissance, de mépris est une obligation vitale, pour enrayer les humiliations, les frustrations qui débouchent sur la haine et la violence.

Mais n’employons pas le terme de discrimination positive, qui dénature nos intentions et peut les faire apparaître partiales, communautaristes, donc contestables, alors que notre volonté est sincère.

Tout concept comprenant le terme de discrimination heurte, crée des fronts du refus alors que lobjectif est de réunir dans une même dynamique nationale.

Bannissons de notre langage politique épithètes et références qui apparaissent en rupture avec le principe d’égalité absolue qui doit prévaloir entre tous les citoyens.

« Toute distinction sociale doit être fondée sur lutilité commune » dit la déclaration des Droits de lHomme.

Cest au nom de cette belle maxime que les meilleurs doivent être choisis, promus, encouragés, récompensés.

Sans distinction dorigine, de race, de religion.

Ainsi sera véritablement et durablement reconnue la valeur de nombreux Français légitimement impatients de l’être. Et souvent prompts à ressentir leur origine comme une injustice.

« Un juge juif », « un préfet musulman », « un ambassadeur chrétien » : NON à ces appellations !

21 novembre 2003

Avec parfois de très bonnes intentions, avec parfois d’inacceptables arrière-pensées, de vraies erreurs politiques sont commises.

Combien de fois pour être entendu faudra-t-il rappeler que la religion n’est pas une origine nationale, que la liberté de conscience ou de croyance appartient au domaine privé de la personne humaine ; qu’il est donc interdit, contraire aux principes fondamentaux de notre droit et de la République française de promouvoir ou de discriminer quiconque en raison de la religion ; qu’est par contre garantie à chacun la libre pratique religieuse.
Comment ne pas être révolté et choqué lorsque l’on voit apparaître une «demande de récusation d’un juge juif » ?

À quelle époque sommes-nous retombés ? Aux pires heures de la seconde guerre mondiale ?

Que dans la France d’aujourd’hui puisse exister une requête en récusation présentée par un justiciable tunisien musulman contre un magistrat du tribunal correctionnel de Paris, au motif que ce magistrat aurait été de religion juive et donc, selon le justiciable, partial à son égard, est monstrueux.

Le Garde des Sceaux a eu mille fois raison de déclencher des poursuites pour outrage à magistrat contre l’auteur de la requête.

La France ne doit tolérer aucune dérive à caractère raciste. Antisémite. Xénophobe.

***

Avec l’objectif louable de l’intégration concrètement réussie, une grande confusion est en train de s’installer dans nos esprits.

Veiller à la reconnaissance de tous les talents, à la promotion des meilleurs en veillant à ce que chacun ait sa chance, quelles que soient la couleur de sa peau, l’origine nationale de ses ancêtres, la religion pratiquée ou son absence revendiquée, est un bel objectif politique. Prioritaire et urgent.

Afficher le souci de nommer en fonction de critères religieux est une erreur lourde. C’est d’ailleurs illégal. Contraire aux valeurs françaises.

Ce n’est pas la même chose de souhaiter que de jeunes hauts fonctionnaires français soient issus de familles du sud de la Méditerranée et d’indiquer que la sélection s’opérera sur le choix d’une religion.

Le Ministre de l’Intérieur a raison de veiller à l’aspect symbolique des nominations qu’il propose. A leur équilibre et à leur équité.

En revanche, il prend le risque de troubler lorsqu’il indique à Blois il y a quelques jours : « je suis gêné qu’il n’y ait pas un seul préfet de la République musulman autant d’années après la décolonisation. Je vais m’employer à en nommer ».

Qu’il n’y ait pas de méprise fâcheuse ! Ce qui est critiquable c’est d’accoler une «étiquette» religieuse pour justifier une nomination, nullement de veiller à la reconnaissance des talents des Français issus de l’immigration.

La sélection pour entrer dans la fonction publique suppose une double « qualité » : être français, être jugé apte par un concours où les égalités des chances sont assurées. Rien de plus, rien de moins.

Etre juif, chrétien, musulman est un engagement. C’est le privilège de l’individu de croire ou de ne pas croire. C’est une belle liberté.

Dans notre République, cela ne peut devenir un critère, ne serait-ce que parce qu’il est illégal de faire figurer dans un questionnaire d’identité et de candidature une telle interrogation. Au même titre que les opinions politiques.

Le respect de la laïcité, le rappel par la loi de ses principes notamment à l’école publique où elle est malheureusement trop souvent battue en brèche, sont d’ardentes obligations, de vraies priorités.

***

Halte au feu !

Chacun sent confusément les risques d’affrontement que les dérives, quotidiennement constatées, laissent entrevoir.

La gauche ne devrait pas caricaturer sur ces questions la droite républicaine. C’est aussi indigne que honteux.

Les démocrates devraient sur cet enjeu républicain essentiel aller unis au combat. Il est plus que temps, si l’on veut éviter une remise en cause radicale de l’esprit même de notre pays et de ses valeurs.

***

Vouloir rétablir l’égalité entre tous les Français quelle que soit leur origine sociale est à l’honneur du Président Chirac, du Premier Ministre et de chacun des Ministres.

Force est de constater que l’ascenseur social ne fonctionne pas suffisamment pour tous, mais plus encore pour ces jeunes souvent très prometteurs qui vivent dans des quartiers défavorisés, et qui ne peuvent accéder comme ils le souhaiteraient aux écoles et aux universités qui forment nos élites dans des domaines scientifiques, économiques et administratifs.

C’est vers eux que doit porter notre action non parce qu’ils sont le plus souvent issus de l’immigration, mais parce qu’ils ne disposent pas des mêmes chances au départ que d’autres étudiants et qu’il est de notre devoir de les aider à suivre le « bon » cursus, la filière appropriée pour pouvoir effectivement devenir préfet, magistrat, diplomate etc…

Ils ont les talents de notre élite républicaine, mais trop souvent la porte leur est injustement fermée. C’est leur mérite et non leur origine qui sera leur vrai titre de noblesse, mais, encore faut-il pour que ce soit vrai que les portes s’ouvrent réellement. L’initiative prise par Sciences-Po est à cet égard exemplaire.

Promouvoir des exemples de réussite, en veillant attentivement à leur diversité et à leur représentativité de l’ensemble de la population française figure parmi les objectifs évidents de la majorité présidentielle.

Savoir épingler, choisir, mettre en lumière, celles et ceux qui sont de nouveaux Français, qui plus que les autres souffrent d’exclusion, de manque de reconnaissance, de mépris est une obligation vitale, pour enrayer les humiliations, les frustrations qui débouchent sur la haine et la violence.

Mais n’employons pas le terme de discrimination positive, qui dénature nos intentions et peut les faire apparaître partiales, communautaristes, donc contestables, alors que notre volonté est sincère.

Tout concept comprenant le terme de discrimination heurte, crée des fronts du refus alors que l’objectif est de réunir dans une même dynamique nationale.

Bannissons de notre langage politique épithètes et références qui apparaissent en rupture avec le principe d’égalité absolue qui doit prévaloir entre tous les citoyens.

« Toute distinction sociale doit être fondée sur l’utilité commune » dit la déclaration des Droits de l’Homme.

C’est au nom de cette belle maxime que les meilleurs doivent être choisis, promus, encouragés, récompensés.

Sans distinction d’origine, de race, de religion.

Ainsi sera véritablement et durablement reconnue la valeur de nombreux Français légitimement impatients de l’être. Et souvent prompts à ressentir leur origine comme une injustice.

Renaud Donnedieu de Vabres, Porte-Parole de l’UMP, Sur France Inter, dans le Journal de 13H00

21 novembre 2003

RDDV: A propos des élections présidentielles : que 2007, pour nous, cest vraiment très loin. Et quand je dis ça, cest parce quil y a des problèmes urgents à régler. On sest attelé aux retraites. On a devant nous les questions liées à la santé, à la dépendance et à lécole… Fabrice Drouelle : « Renaud Donnedieu de Vabres n’est pas très content que le Ministre de lIntérieur pense à la présidentielle. il le dit à Françoise Degois. »

Renaud Donnedieu de Vabres : « Vous savez, Nicolas Sarkozy est quelquun qui a beaucoup de talent, qui est utile, qui répond aux aspirations de nos concitoyens. Je vais vous répondre à propos des élections présidentielles : que 2007, pour nous, cest vraiment très loin. Et quand je dis ça, cest parce quil y a des problèmes urgents à régler. On sest attelé aux retraites. On a devant nous les questions liées à la santé, à la dépendance et à lécole. On a donc un travail immense. Et nous, on est comme les Français, cest-à-dire que les élections présidentielles de 2007, dans létat actuel des choses, on en a vraiment rien à foutre ! »

FD: « Renaud Dutreil déclarait ce matin : « je lui conseillerais simplement de ne pas courir deux lièvres à la fois », en parlant de Nicolas Sarkozy. Vous, vous avez ce type de conseil à l’égard du Ministre de l’Intérieur ? »

RDV: « Je n’ai aucun conseil vis-à-vis du Ministre de lIntérieur. Je dis simplement qu’aujourdhui : chacun à sa place. On a besoin de tous les talents et de toutes les énergies et personne nen manque. Ni le Premier Ministre, ni le Ministre de lIntérieur, ni le Ministre des Affaires Etrangères, ni le Ministre de l’Education, je peux tous vous les citer.»

« Touche pas à ma liberté » commence-t-on à entendre dans la rue !

19 novembre 2003

Resurgit avec une force inouïe lesprit de liberté sans entrave, de vie «débridée», de suppression des contraintes, des normes, des limites, des oukases, des interdits… Les Français attendent des repères, une morale civique, une règle, le respect par chacun dun minimum de discipline, un socle commun de principes et de valeurs.

Afin déviter les dérives communautaristes, les violences, les incivilités, les incidents à lintérieur dun immeuble, dune école, dun quartier.

Ils exigent que certain excès post soixante-huitards soient contrecarrés.

Mais, ils restent avant tout attachés à leur sacro-sainte liberté, au minimum possible de chaînes entravant leur libre arbitre qui se transforme parfois en égoïsme, en individualisme exacerbé, en unilatéralisme patenté !

« Quimporte lautre, quimporte le voisin, pourvu que moi je fasse ce que bon me semble », pensent beaucoup, guidant par la même leur vie au nom de principes incompatibles avec lharmonie nécessaire de la cité, et contraires même parfois à la loi.

 Après lapologie du moi était venu le temps de lesprit de responsabilité, de la norme acceptée voire même exigée comme un balancier nécessaire.

Resurgit avec une force inouïe lesprit de liberté sans entrave, de vie «débridée», de suppression des contraintes, des normes, des limites, des oukases, des interdits.

Au nom des principes de liberté et de responsabilité. A-t- “ on ” le droit de mempêcher – ou de tenter de mempêcher – de boire, de fumer, de conduire vite et non attaché, de faire l’amour sans aucune précaution ?

« Après tout, cest moi qui assume les conséquences », commence-t-on à entendre, pour exprimer un ras-le-bol des contrôles, de la prévention, de la sanction.

Cette vision est évidemment partielle et critiquable car “ noussommes fondés à exiger et à vérifier que les excès de la liberté ne finissent pas par nier celle de lautre, que lautre soit un voisin, un partenaire, un proche, un parent même.

De la même manière, cest notre rôle déduquer, de conduire, de contraindre pour le bien commun du plus grand nombre. Même si cest exigeant. Mais veillons là encore à entraver les intégrismes, les excès de zèle délibérés, provocateurs et intempestifs, les applications brutales manquant de discernement et d “intelligence” des situations et des hommes.

Faut-il par exemple interdire de fumer dans une gare qui est, certes, un espace public mais généralement ouvert à tous les vents qui balayent les pollutions, en mobilisant à cet effet une « armada » ?

Les nouvelles règles sont un progrès. La diminution des morts et des accidentés sur la route en témoigne. Chacun dentre nous, reconnaissons-le grâce à la peur du gendarme, met sa ceinture de sécurité, roule moins vite, téléphone moins au volant…

Mais elles sont en rupture avec nos bonnes vieilles habitudes, qui étaient en loccurrence mauvaises, ce que nous avons du mal à reconnaître ou à avouer.

Alors, nen rajoutons pas, sinon, avant détouffer, nos concitoyens réagiront et casseront les chaînes.

Jentends un nouvel hymne surgir des profondeurs de notre appétit de liberté, le «chœur des esclaves» de Verdi !

La vie politique est riche de rebondissements, d’effets de balancier et des cycles dune éternelle dialectique : ce nest plus sécurité et liberté, c’est liberté et responsabilité.

C’est « moi avant lautre », si le respect de lautre devient trop ou injustement contraignant.

Vive la mesure ! Vive léquilibre ! Vive le discernement !

Au fond, cest à chacun de gérer sa liberté pourvu quelle soit créatrice, responsable et riche. Pourvu quelle soit jugée et acceptée comme telle par son prochain.

Si lexercice de la liberté apparait comme un abus,  un excès, une entrave, il est alors légitime dédicter une norme supérieure, une « ligne jaune » à ne pas dépasser; il est alors obligtoire de consentir une limite, un certain encadrement.

Un certain encadrement de la liberté!

Jusquoù ?

Là est la question politique aujourdhui, que la loi doit en permanence trancher. Sujet par sujet ! Avec clarté, force et humanisme. 
     

Pourquoi ne pas choisir un Français comme envoyé spécial de l'ONU en Irak ?

18 novembre 2003

Lurgence et la priorité pour rétablir la situation en Irak sont désormais affichées comme politiques, cest-à-dire fondées sur lannonce dun vrai calendrier pour le rétablissement de la souveraineté et de la démocratie… Après la reconnaissance, il y a quelques semaines, par le Président Américain quil ny avait pas de lien entre Saddam Hussein et les attentats du 11 septembre, le changement de cap politique opéré lors de la rencontre G.W Bush et Paul Bremer à Washington est de nature à faire changer fortement le climat entre les États-Unis et la France.

Lurgence et la priorité pour rétablir la situation en Irak sont désormais affichées comme politiques, cest-à-dire fondées sur lannonce dun vrai calendrier pour le rétablissement de la souveraineté et de la démocratie.

« Il y aura des élections pour un nouveau Gouvernement en vertu des clauses dune nouvelle Constitution d’ici avant la fin dannée 2005. Une assemblée transitoire, qui sera élue vers la fin du mois de mai 2004 choisira un Gouvernement provisoire avant fin juin 2004 »

a déclaré le 15 novembre lactuel Président du Conseil du gouvernement transitoire irakien Jalal Talabani au terme de son entrevue avec ladministrateur en chef américain.

Cest le message que la France a tenté ces dernières semaines de promouvoir, non pas pour être un allié décidément inconfortable et encombrant, mais pour être concrètement un pays ami qui prend en compte la réalité du terrain, des menaces et propose une stratégie efficace.

Lorsque nous disions que la coalition ne changerait pas de statut de force doccupation sans préalable politique clair et intelligible directement par le peuple irakien, nous faisions preuve dune lucidité positive et non agressive. Bref ! Ce nest pas utile dépiloguer… L’heure est enfin à laffichage dun vrai processus de reconstruction politique, qui nexclut dailleurs nullement la présence militaire américaine et anglaise, tant il est vrai quincombe à ces Etats une responsabilité directe sur le terrain en matière de sécurité et daction humanitaire.

 Pour que le message passe fortement, sans ambiguïté, des signaux très puissants devront être émis. Incontestables, novateurs, en rupture avec ceux des semaines qui viennent de sécouler, où se sont succédés dans une ronde infernale et malheureusement très contre-productive des postures et des propos très décalés des exigences requises par la situation de la rue irakienne.

Après le temps tragique et inévitable des fermetures dambassades et de représentations des organisations internationales et humanitaires, va venir, espérons-le car ce serait un engrenage enfin vertueux, le moment de lengagement de la communauté internationale dans son ensemble.

Une phase souvrira pour la réconciliation entre ceux qui se sont aventurés dans la guerre sans quelle ne soit légitimée par lONU et ceux qui avaient perçu les risques de déflagration, dembrasement et dexacerbation des dangers et donc refusé de sy engager.

Si les conditions dune telle entente opérationnelle se réinstaurent, pourquoi alors ne pas envisager symboliquement que lenvoyé spécial de lONU soit un Français ou en tout cas un ressortissant dun État ayant refusé la guerre ?

Ce serait un message direct de changement de perspective envoyé au peuple irakien. Les Américains devraient accepter ce symbole, ce geste. Lensemble du « monde libre », de la communauté des Etats démocratiques a intérêt à la résolution du conflit et non à lenlisement ou à limpasse actuelle, qui est lourde de menaces pour le monde.

Alors, tentons de créer les circonstances qui rendent cette idée et ce projet plausibles et réalistes…

Cest le sens de la main tendue par notre Ministre des Affaires Etrangères, Dominique de Villepin, indiquant : « Nous sommes prêts aujourdhui à tous les rendez-vous, à toutes les concertations. Cest une main tendue que je veux adresser à nos amis américains parce que cest de la sécurité du monde quil sagit ».

Lopinion publique américaine bouge. En témoigne larticle dun grand journal de Washington, « National Journal », en date du 8 novembre où léditorialiste Paul Starobin sexclame : «The French were right ». « Les Français avaient raison. Oui, ces singes lâches, bouffeurs de fromages, comme leurs détracteurs aux États-Unis aimaient les appeler, avaient raison » (…)

Suit un long développement très élogieux sur la politique française, dont voici quelques extraits :

« Les Américains, en tous les cas ladministration Bush, n’ont prêté aucune attention aux mises en garde des Français, qui ne défendaient pas simplement lidée que la guerre nétait pas une bonne solution, mais que les conséquences dune invasion pouvaient être nuisibles aux intérêts de lOccident et plus largement à la guerre contre le terrorisme ».

« L’Amérique encourt le risque à court terme de tomber dans le piège de ses propres actions« .

***

« Les Français ont réclamé trois choses, toutes trois défendues avec une intensité plus ou moins forte par le gouvernement. La première était le fait que la menace que représentait Saddam Hussein n’était pas imminente, et cela était confirmé par toutes les preuves disponibles, pas simplement le dernier rapport de linspecteur en armement proche de Bush, David Kay, dans lequel il affirmait quil ny avait pas eu darmes de destruction massive découvertes. La seconde affirmation était que létablissement de la démocratie en Irak serait un processus de longue durée, difficile et entaché de sang – avec la population irakienne tendant à percevoir les Américains comme occupants et non pas comme libérateurs« .

« Mis à part le flux dattaques contre des soldats américains perpétré par différents fanatiques, cette constatation est soutenue par des sondages qui démontrent bien quune majorité dIrakiens souhaiterait que les Américains partent« .

« Troisièmement les Français ont prédit de manière juste que le monde musulman percevrait une intervention dirigée par les Américains sans aval explicite de lONU comme illégitime – et cela inciterait à davantage de colère envers les Etats-Unis« .

Ce retour de lucidité doit être mis au service dune renaissance du lien transatlantique, fondée sur une approche précise et partagée des menaces qui malheureusement font lactualité.

La tragédie dIstanbul est là sil le fallait pour nous rappeler lurgence dune politique antiterroriste intelligente. Qui commence par ne pas exacerber les haines, les frustrations, les humiliations qui jonchent les rues de nombreuses capitales du monde.

Et qui condamne avec dautant de force cette barbarie toujours présente quelle aura su faire respecter le droit international partout et sans dissymétrie.

RDDV dans “Les invités de Classique Affaires” par Henry LAURET.

13 novembre 2003

RDDV : « Non je ne crois pas que ce soit en contradiction parce que la décision prise par le Premier ministre, l’arbitrage quil a rendu de demander un effort supplémentaire aux Français en disant : “ ceux qui travaillen,t je leur demande un jour de leur travail pour financer les mesures concernant la dépendance”… Henry LAURET : « Bonjour, Renaud DONNEDIEU DE VABRES .»

Renaud DONNEDIEU DE VABRES : « Bonjour .»

Henry LAURET : « Alors ce que lon nomme les altermondialistes qui veulent un autre modèle de développement, plus de respect de la planète, plus de justice sociale, une autre redistribution des richesses entre les pauvres et riches etc., cela font une double démonstration. Ils ont des idées simples, et ces idées prennent corps. Elles prennent corps jusquà gêner aux entournures les syndicats bien sûr,  mais aussi les partis politiques comme les vôtres et on se demande comment vous vous situez, vous, aujourdhui à l’UMP, au gouvernement par rapport aux José BOVE et autres Bernard CASSEN qui sont très tendance. »

RDDV : « Non, non, nous, on nest pas gêné par le débat parce quil y a des questions qui se posent. La mondialisation cest une réalité. Elle a des aspects positifs parce que ce sont des échanges, cest de louverture desprit, cest des contacts, c’est parfois un développement qui progresse. Puis cest aussi des ruptures, c’est à dire que pour les gens, cest la délocalisation, la perte demploi, le gigantisme, luniformité et la destruction de nos identités et c’est Mac Do partout, ça cest clair, cest non ! Il y des convictions que nous partageons. »

HL : « Lesquelles ? »

RDDV : « Le fait quil faut trouver au niveau de la planète — parce que le genre humain est universel — des lieux pour créer des règles appropriées. Cela veut dire quoi ? Cela veut dire que sur le plan de la santé… »

HL : « Ce nest pas lOMC par exemple »

RDDV : « Justement cela peut-être l’OMC, cela nous différencie dailleurs des altermondialistes qui se sont bruyamment réjouis de léchec du sommet de Cancun. Nous, nous ne nous réjouissons pas, tout simplement parce quil faut quil y ait des lieux de régulation aussi bien pour les flux financiers et les échanges économiques que sur les questions de santé, sur les questions de protection de lenvironnement, leffet de serre qui concerne lensemble de la planète. Il nest pas localisé dans un espace du monde. Il y a donc effectivement la naissance dune opinion publique mondiale, et cest une bonne chose. On la vu au moment de lintervention américaine en Irak et des débats qui l’ont précédée.»

HL : « Vous pensez quil sagit de  la même chose ? »

RDDV : « Oui, je pense quil faut quil y ait des lieux pour la régulation internationale. Que ces lieux aujourdhui sont récusés. »

HL : « Mais quelle régulation, Renaud DONNEDIEU DE VABRES ? Parce qu’en ce moment les mouvement alternatifs qui sont à Paris nont pas envie de votre régulation. »

RDDV : « Non ! Cest pour cela quil y a débat et cest pour cela dailleurs que nous avons sur notre propre terrain, nos propres idées à linstar du Président de la République qui est très attaché à léquilibre du développement entre le nord et le sud, les problèmes de santé, de respect de lenvironnement. »

HL : « Il en parle beaucoup. »

RDDV : « Cela nest pas quil parle, cest quil lance des idées et quil franchit des lignes jaunes. Quand on dit au fond qu’on ne récuse pas lidée dun prélèvement sur les flux financiers – non pas pour les dissuader, cela c’était l’idée de M. TOBIN ( la taxe TOBIN) qui na pas de sens – cest tout simplement de dire quil faut un financement du développement. Ça cest une idée juste ce. »

HL : « Cela veut dire encore un nouveau prélèvement, un nouvel impôt ? »

RDDV : « Non, non, ce n’est pas ça, cest s’il ny a pas un plus grand équilibre entre le Nord et Sud  alors vous voyez bien quil y a des problèmes dimmigration qui se posent et les problèmes de la délocalisation de lemploi. Donc on a intérêt à ce quil y ait le plus d’ harmonie sociale possible, notamment à lintérieur de l’Europe. »

HL : « On en parlait déjà il y a 25 ans Renaud DONNEDIEU DE VABRES. »

RDDV : « A lintérieur de lEurope ? je pense que les forces syndicales classiques gardent toutes leurs prérogatives. Pourquoi ? Parce quil faut quil y ait un lieu de discussion pour cet espace social Européen. Et que les protagonistes, les responsables de cette discussion doivent être les organisations professionnelles et syndicales, les patrons, les salariés. »

HL : « Jusquà interveni,r comme le disait hier sur cette même antenne, Bernard THIBAULT dans le processus institutionnel qui se négocie en ce moment pour lEurope, la future Europe à 25.»

RDDV : « Vous savez, je crois quil faut que lon dise plus clairement au niveau européen, comme au niveau national qui fait quoi. Cest-à-dire quil y ait des domaines dans lesquels ce sont les partenaires sociaux qui sont compétents et des domaines dans lesquels c’est le législateur, le gouvernement, l’Etat ou les collectivités locales, le cas échéant. Il faut que lon sache donc exactement qui fait quoi. Moi, comme le gouvernement et comme cette majorité, je fais partie de ceux qui pensent queffectivement les partenaires sociaux doivent avoir un champ de travail pour qu’entreprise par entreprise, branche par branche et ce au niveau européen qu’ il puisse y avoir de nombreuses discussions. »

HL : « Alors au niveau français, ils se plaignent amèrement de ne pas avoir été consultés, par exemple pour cette fameuse dépendance des personnes âgées que le gouvernement au fond a décrétée sans autre forme de négociation, de dialogue. Est-ce que cela nest pas totalement en contravention avec lesprit du 14 juillet quand le Président de la République dit grosso modo : “on discute aujourdhui, on dialogue avant toute discussion” ? »

RDDV : « Non je ne crois pas que ce soit en contradiction parce que la décision prise par le Premier ministre, l’arbitrage quil a rendu de demander un effort supplémentaire aux Français en disant : “ ceux qui travaillent, je leur demande un jour de leur travail pour financer les mesures concernant la dépendance”. Et puis elles vont être organisées entreprise par entreprise. Vous savez bien ce qu’on a décidé, normalement cest le lundi de Pentecôte, mais il y aura une grande souplesse pour faire en sorte que entreprise par entreprise les discussions puissent avoir lieu. »

HL : « Franchement vous êtes convaincu par cette méthode ? »

RDDV : « Franchement oui ! »

HL : «Pas sur l’idée même, mais sur la méthode, sur la lisibilité de cette décision. »

RDDV : « Vous savez , il faut agir, il ne faut pas rester les bras croisés, les yeux fermés, les cœurs étriqués, et les esprits chagrins. Cest la pire des attitudes dans la France actuelle. Il y a des problèmes, les gens sont exaspérés de limpuissance publique. Si on ne règle pas un certain nombre durgences sociales ou économiques, eh bien les gens vont se désespérer, sexaspérer. Il y avait beaucoup de gens qui nous disaient au moment des dernières élections :“ vous savez, si vous nagissez pas c’est votre dernière chance” ! Et moi je me disais : mais la dernière chance avant quoi ? Eh bien la dernière chance avant lextrémisme, la rupture, le refus. Et donc, je souhaiterais aujourdhui, un peu plus de responsabilités de la part de certains élus politiques. »

HL : « A qui pensez-vous par exemple ? »

RDDV : « Je pense à la gauche. Ceux qui nont pas fait grand-chose jusquà présent »

HL : « Mais cest vous qui êtes aux affaires maintenant ! »

RDDV : « Mais ils pourraient, de temps en temps, considérer quil y a des causes dunion nationale. Laction en faveur des personnes dépendantes, quil sagisse des personnes très âgées ou des personnes handicapées, cest une cause qui doit rassembler toutes les forces politiques françaises parce quil ny a pas dalternative »

HL : « Il faudra en discuter avec eux ! »

RDDV : « On en discute avec la terre entière, on en discute au parlement, on en discute partout il y a eu une mission dinformation parlementaire, tout le monde travaille. Simplement, il y a un moment où il faut prendre la décision. Et là, cest pour la gauche, courage fuyons ! Nous ne sommes pas très nombreux ensuite à pouvoir le dire que le premier ministre a eu raison de le faire. Cest quelquun de courageux. Cest quelquun dhumain qui règle les questions. Nous avons réglé la question de la retraite, pas définitivement, mais enfin on a franchi une étape majeure. Il y a un plan pour la dépendance, nous avons le courage de demander aux Français tout simplement de retrousser leurs manches et dailleurs je parle à titre personnel, que ce jour-là on aille un peu plus loin. Cest-à-dire que ce jour consacré à la solidarité que dans les immeubles, dans les quartiers, les gens se tendent la main, que les gens se  parlent un peu quils aillent le cas échéant franchir les portes des maisons de retraite.»

HL : « Mais  ce nest pas de la politique ! »

RDDV : « Comment ça ce n’est pas de la politique, cest la politique nécessaire par lair du temps actuel. Nous sommes dans une période qui est tout sauf consensuelle. Nous sommes dans une période en fait qui est extraordinairement violente . Où vous avez des prémices daffrontements à caractère social, à caractère religieux, à caractère ethnique. Vous voyez bien que beaucoup de formes de racisme sont à l’œuvre. Nous sommes dans une période où  tisser le lien nest pas facile. »

HL : « Vous jouez sur les réflexes de peur là. »

RDDV
: « Non pas du tout, cest la réalité que nous voulons transformer et pour qu’elle se transforme, il faut que les gens acceptent de faire un geste, de retrousser leurs manches et de nous aider. Nous avons une troisième grande réforme à réussir. Une troisième grande garantie sociale à redonner aux Français : cest la santé . Et cest quelque chose dextraordinairement difficile. »

HL: « Cela vous fait peur politiquement, Renaud DONNEDIEU DE VABRES. »

RDDV : « Non, non, cela ne nous fait pas peur parce que nous, nous voulons être léquipe du résultat cela veut dire, que lon veut au terme des cinq ans, et quand jai dit au terme des cinq ans ce nest pas pour différer les questions qui se posent aujourdhui et que quand on dit çà les gens se disent : “ Vous voyez ils n’ont rien à foutre de nous parce quils ne se rendent pas compte que nous aujourdhui on a peur du chômage, on a des problèmes sociaux, on a un certain nombre de difficultés. » Parfois la durée est nécessaire. Donc, on veut tout simplement au terme  des cinq ans que les Français aient le sentiment qu’il y a eu un changement. Et qu’un certain nombre de garanties nouvelles soient financées. Nous navons pas peur de dire que le travail est nécessaire. Que si chacun ne se remue pas, on n’y arrivera pas. »

HL : « Et les Français aiment bien leur RTT. »

RDDV : « Mais bien sûr, vous savez ce qu’ils préfèrent, cest passer un week-end à Venise gratis. Bien sûr ! Et je comprends, moi le premier. On est content d’avoir des loisirs, mais enfin on sait très bien que malheureusement les loisirs coûtent chers. Et qu’il faut financer tous ça. Si on veut un système collectif, un système juste, un système équitable, il faut mettre les choses sur la table de manière juste et équitable en n’étant pas des donneurs de leçons mais des gens courageux qui avançons. Cest notre état desprit. »

HL : « Mais est-ce que vous croyez, et pardon de vous couper, que la gouvernance – on a parlé de la méthode, je sais bien que vous ne voulez pas taper sur votre ami Monsieur RAFFARIN – était la bonne. En changeant le directeur de cabinet, a-t-il réglé les problèmes de ce pays. »

RDDV : « (…) Il a le droit dorganiser son équipe comme il  l’entend. Je connais très bien Michel BOYON, cest une personnalité remarquable. Il a beaucoup de travail. Oui, on est dans une période difficile, parce quon demande des efforts aux gens. »

HL« Le risque ce sont des extrêmes comme vous disiez tout à lheure. »

RDDV : « Bien sûr , cest la réforme ou lextrémisme. On est sincèrement préoccupé du coup de tonnerre que nous avons reçu le 21 avril 2002, plus dun Français sur deux faisant un bras dhonneur à la vie politique soit en sabstenant,  soit en choisissant des extrêmes. Nous avons ça en permanence sur nos épaules, dans nos crânes, la réponse à cette demande du Président de la République et du Premier Ministre cest : laction , domaine par domaine. Ce nest pas facile car cest une vraie révolution culturelle. La gauche de M. JOSPIN avait répandu des illusions. Elle avait dit “ vous pouvez bosser moins et vous gagnerez autant ”, elle a façonné les esprits dans la torpeur, dans une sorte dillusions. Nous sommes obligés de remonter la pente, de dire aux gens ç’est moins facile mais cest pour régler des questions et pour offrir de nouvelles garanties. Mais aujourdhui lorsque lon parle de réforme les Français se disent : “mais quest-ce qui va encore nous piquer celui-là ”. Nous, nous répondons : “ oui on vous demande un effort supplémentaire mais cest pour une garantie nouvelle cest pour lemploi, cest pour la solidarité sociale”, et ça cest concret. »

HL
: « Mais au fond, Renaud DONNEDIEU DE VABRES  le vrai risque que vous courez vous,  cest dêtre réélu puisque systématiquement les électeurs sortent les sortants. »

RDDV
: « Si je disais : “ le ciel vous entende” vous me diriez : “cest une attaque à la laïcité que vous défendez”, donc je ne dis pas que le ciel vous entende mais je pense, queffectivement nous avons besoin de temps, de durée pour régler lensemble des questions qui sont posées. »

HL : « Merci Renaud DONNEDIEU DE VABRES, député dIndre-et-Loire et ancien ministre des affaires européennes. »

Les parlementaires favorables à une loi pour trancher la question des signes religieux ou politique

13 novembre 2003

Renaud Donnedieu Vabres  : « La force dune loi est nécessaire pour clarifier la situation et réaffirmer que certaines règles de droit s’appliquent à tous et sur tout le territoire français… Renaud Donnedieu Vabres  : « La force dune loi est nécessaire pour clarifier la situation et réaffirmer que certaines règles de droit s’appliquent à tous et sur tout le territoire français. Le corps enseignant et les chefs détablissement sont en effet dans une situation inextricable face à une réalité très conflictuelle. La loi sera un rappel à lordre qui ne veut absolument pas dire que lon remet en cause la liberté de croyance lindividu. Mais au-dessus de cette liberté, dans l’enceinte de lécole, il y a un certain nombre de principes républicains, notamment l’égalité de lhomme et de la femme. Cela ne s’opposera en rien à ce quil y ait des aumôneries dans les lycées ni à ce que les établissements religieux sous contrat organisent des cours dinstruction religieuse en plus des programmes obligatoires. »

Attention, danger ! La réforme ou l’extrémisme…

10 novembre 2003

Au lieu de rendre fiers les Français, de dépasser leur égoïsme, on les incite par jeu et par calcul politicard médiocre à la désertion civique… Lannonce par Jean-Pierre Raffarin du plan dactions en faveur des personnes dépendantes, quil sagisse des personnes très âgées ou des personnes handicapées, a déclenché un concert de protestations parfaitement choquantes et bassement démagogiques.

Sans avoir particulièrement envie de repasser le bilan et lhéritage comme sil sagissait de plats succulents devant lesquels on ne saurait résister, jappelle à lhumilité, à la modestie, bref à la mémoire celles et ceux qui crient haut et fort aujourdhui alors quils nont pas été à la hauteur des besoins et des enjeux lorsque cétait à leur tour dagir…

Dans une démocratie plus adulte, gauche et droite républicaines devraient, face à de tels enjeux, savoir se réunir pour que le légitime appel à leffort de chacun ait une portée dunion nationale.

On en est loin, tant les socialistes peinent à refaire surface après leur dur échec. Ils en sont encore à des contorsions contradictoires flirtant tantôt avec lidéologie dépassée de létatisme, tantôt avec le populisme censé les rendre séduisants et alléchants.

Le lancement de la mobilisation gouvernementale pâtit évidemment d’un tel déchaînement de cœurs hostiles. Au lieu de rendre fiers les Français de dépasser leur égoïsme, on les incite par jeu et par calcul politicard médiocre à la désertion civique. Cest minable.

Quand un problème est réglé, une réforme est accomplie au jour à l’heure prévue, là cest le silence radio ! Personne ne commente létape franchie. Ce fut le cas, il y a une semaine, lorsque le décret sur la retraite de ceux qui ont commencé à travailler dès 14,15 ou 16 ans a été publié, ouvrant par là même la possibilité de la négociation pour la retraite complémentaire.

Que la retraite avant 60 ans soit possible pour environ 200 000 salariés en 2004 ninspire à nos détracteurs professionnels aucune remarque.

Tout cela serait un jeu médiocre sans gravité si lextrémisme nétait pas nourri par le sentiment de limpuissance publique.

Or justement censurer les réalisations et les résultats lorsquils sont concrets – ce qui, dans la conjoncture actuelle, est forcément rare – c’est entretenir un climat de défaitisme, de renoncement, dexaspération.

Cest faire croire que rien nest possible, que rien navance, et que seules la rupture, la désignation de boucs émissaires et labstention haineuse sont les recettes utiles.

Dans la France daujourdhui, électrique, nerveuse, inquiète, il est facile dallumer les incendies, de rendre le climat économique et social encore plus lourd. Cest irresponsable. Cest même une version moderne de la haute trahison, ce fameux manquement grave aux devoirs de sa charge.

Ce constat sévère mais malheureusement vrai ninterdit naturellement pas le droit démocratique essentiel à la critique, à la liberté de contradiction, à la remise en cause de tout ce qui choque, interpelle parfois à juste titre.

Cest un appel à une nouvelle règle du jeu. Faute de quoi la griserie de nos pyromanes ne fera qu’accélérer les tempêtes ou les tremblements de terre qui pourraient survenir. Avec une brutalité que nos beaux esprits découvriront trop tard, en regrettant leur manque de vertèbres, de lucidité, de courage.

  • Arrêtons de tout détruire !
  • Arrêtons de tout brûler !
  • Arrêtons de tout amalgamer !
  • Arrêtons de tout suspecter !
  • Arrêtons de tout condamner !

La politique de la terre brûlée, cest la politique du pire, car on est jamais sûr que la végétation se remette à pousser… La vitalité presque magique des oliviers est rare…

Le 21 avril 2002, plus dun Français sur deux a manifesté sa colère, son exigence dune action politique proche des réalités, répondant aux besoins et nayant comme critère que le résultat effectif.

Jour après jour, nous essayons de répondre à cette radicale et violente remise en cause de notre système de décision publique. Le peuple ne parle jamais pour ne rien dire…

Ceux qui aujourdhui soufflent sur les braises en pensant prématurément à 2007 porteront la responsabilité directe du deuxième coup de tonnerre qui peut survenir dès le printemps 2004. Ils seront emportés alors par le flot. Leurs habiletés seront des barrages de papier face à la violence et à la force de la vague que leur attitude ne fait que renforcer.

Tenter inlassablement dexpliquer, partir dun constat précis et le plus partagé possible, prendre des mesures crédibles, savoir programmer en annonçant clairement chaque rendez-vous, tendre la main et ouvrir les cœurs même par la force, cest une démarche politique digne. La seule qui peut dissuader nos concitoyens de faire le choix du refus, de la casse, du désespoir.

Nous ne sommes pas léquipe:

  • Des bras croisés
  • Des oreilles bouchées
  • Des yeux fermés
  • Des coeurs étriqués
  • Des esprits chagrins

Le seul coupe-vent apte à protéger de la bourrasque politique, cest laction, cest la volonté, cest le bon sens, cest la vérité.

Les sondages ne sont là que pour intimider les faibles, les planqués par nature, les calculateurs aux petits pieds. Ils traduisent qu’il nest certes pas facile de faire remonter la pente à notre pays et aux Français. Que cela suppose beaucoup defforts à faire en même temps sur de nombreux fronts et que cela brise la torpeur «douillette» du déclin avec une brutalité qui heurte et qui peut même déranger.

Arrêter les réformes, laisser la France senfoncer, cest la certitude de faire le jeu des extrêmes de tout poil. Jean-Pierre Raffarin a limmense mérite de lavoir compris. Cest pour cela quil a été choisi par le Président de la République.

Pour pouvoir faire preuve découte et de détermination sans douter ni faiblir.

À nous de ne pas être des observateurs muets ou médusés. Mais les chantres dune vraie mobilisation générale, qui donne une perspective concrète à chacun et qui de ce fait inspire confiance.

Nous avons du travail et du pain sur la planche…

«Aux armes citoyens » ! Lennemi, cest le renoncement, cest lillusion, cest laveuglement, cest la lâcheté, cest lidéologie, cest la combine politicienne.