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VALERIE LECASBLE Invite Renaud DONNEDIEU de VABRES

RENAUD DONNEDIEU DE VABRES : D’abord, il faut expliquer à nos concitoyens de quoi il s’agit, parce que si vous voulez, là, les normes et etc, les sigles, les gens ne se rendent pas suffisamment compte que c’est un progrès. Pourquoi c’est un progrès ? Parce que c’est un élargissement de l’offre télévisuelle gratuite pour l’ensemble de nos concitoyens. C’est vouloir leur faire profiter des percées et des avancées de la technologie pour faire en sorte que chacun puisse, au lieu de recevoir cinq chaînes gratuites, en recevoir quatorze. Donc c’est un progrès fantastique. Et il faudra uniquement avoir un adaptateur permettant donc de recevoir cette pluralité de chaînes…. VALERIE LECASBLE : Eh bien, on l’a appris, il y a moins d’une heure, le président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale, Jean-Marc AYRAULT, vient de demander la création d’une mission d’information parlementaire sur la politique du gouvernement en matière de formation culturelle et artistique. Jean-Marc AYRAULT dénonce l’abandon du plan en faveur de cet enseignement. Renaud DONNEDIEU de VABRES est ministre de la Culture et de la communication. Bonjour Renaud DONNEDIEU de VABRES.

RENAUD DONNEDIEU DE VABRES
: Oui, bonjour.

VALERIE LECASBLE : Alors qu’est-ce que ça vous inspire cette demande de Jean-Marc AYRAULT ? Et il vous accuse d’abandonner le plan de cinq ans, mis en place au sein de l’Education nationale, en faveur de l’enseignement artistique et culturel, tant en matière de crédits que de formations des enseignants.

RENAUD DONNEDIEU DE VABRES : Oui, voilà, vous savez, on est dans une démocratie vivante, dans laquelle, il est normal qu’il y ait un peu d’électricité, dans laquelle, il est normal qu’il y ait des débats. Moi, j’attache la plus grande importance à l’éducation artistique, et avec François FILLON, mon collègue de l’Education nationale, nous allons d’ailleurs faire, à la fin du mois, une communication sur ce sujet en Conseil des ministres. Nous réunissons très prochainement l’ensemble des recteurs et l’ensemble des directeurs régionaux des affaires culturelles, parce que c’est évidemment très important qu’à côté de la transmission des savoirs fondamentaux, il y ait l’éveil des plus jeunes de nos concitoyens à la culture, à toutes les formes de création, parce que c’est l’apprentissage tout simplement de la liberté. Voilà, donc qu’il y ait une mission d’information, nous nous prononcerons sur ce sujet, que monsieur AYRAULT cherche à alerter inutilement l’opinion publique, je crois que ça, c’est vraiment la réalité. Dans mon budget, tel qu’il a été d’ailleurs voté à l’Assemblée nationale, mardi matin, monsieur AYRAULT n’était pas présent, eh bien, une action financière forte pour le soutien à l’éducation artistique, en liaison avec l’Education nationale, est prévue.

VALERIE LECASBLE  : C’est-à-dire, une action financière forte ?

RENAUD DONNEDIEU DE VABRES : 39 millions d’euros, ce n’est pas mal, 39 millions d’euros…

VALERIE LECASBLE : Ce n’est pas mal, c’est en augmentation, en recul, en quoi ?

RENAUD DONNEDIEU DE VABRES : Il n’y a pas de recul, donc…

VALERIE LECASBLE : Parce qu’il vous accuse de reculer, oui…

RENAUD DONNEDIEU DE VABRES : C’est le maintien de l’effort de l’Etat qu’il faille toujours faire plus pour que la pratique artistique progresse dans notre pays, c’est une évidence, voilà, mais en tout cas, il n’y a aucun désengagement de l’Etat sur cette question, qui est tout à fait essentielle.

VALERIE LECASBLE : Donc, voilà, vous trouvez que Jean-Marc AYRAULT, quelle mouche l’a piqué ?

RENAUD DONNEDIEU DE VABRES : Eh bien, vive la démocratie ! Vive le débat !

VALERIE LECASBLE : Voilà, vive la démocratie. Alors la démocratie et le débat, ça s’agite aussi autour d’un autre sujet tout à fait crucial, qui est la TNT, la télévision numérique terrestre. On attend d’ici quelques jours, incessamment sous peu, un arbitrage de Jean-Pierre RAFFARIN, MPEG2 ou MPEG4, nouvelles chaînes, etc. Dominique BAUDIS assure que le délai de mars 2005 sera tenu ; quel est votre avis, vous ?

RENAUD DONNEDIEU DE VABRES : D’abord, il faut expliquer à nos concitoyens de quoi il s’agit, parce que si vous voulez, là, les normes et etc, les sigles, les gens ne se rendent pas suffisamment compte que c’est un progrès. Pourquoi c’est un progrès ? Parce que c’est un élargissement de l’offre télévisuelle gratuite pour l’ensemble de nos concitoyens. C’est vouloir leur faire profiter des percées et des avancées de la technologie pour faire en sorte que chacun puisse, au lieu de recevoir cinq chaînes gratuites, en recevoir quatorze. Donc c’est un progrès fantastique. Et il faudra uniquement avoir un adaptateur permettant donc de recevoir cette pluralité de chaînes.

VALERIE LECASBLE : Donc il faut aller vite, Renaud DONNEDIEU de VABRES, il faut tenir le délai de mars 2005 ?

RENAUD DONNEDIEU DE VABRES : Alors, si vous voulez, pourquoi est-ce qu’il y a cette décision du Premier ministre, en liaison avec le président du Conseil supérieur de l’audiovisuel ? Parce que c’est un sujet très important, et que nous ne voulons pas donner le sentiment à nos concitoyens qu’on a été à la hâte, sans regarder l’ensemble du dossier technique. Pourquoi ? Parce qu’il fallait voir, si vous voulez, quelles sont les normes applicables, quels sont les progrès immédiatement disponibles, et quels sont ceux qui se profileront. Et donc, moi, ce que je souhaite, effectivement, c’est que ce progrès, pour nos concitoyens, puisse intervenir le plus rapidement possible. Il s’agit de la télévision gratuite, d’une extension donc de l’offre de télévision gratuite, viendra ensuite le débat sur les chaînes payantes, sur les modalités d’accès à ces chaînes payantes ; j’allais dire, à chaque heure suffit sa peine.

VALERIE LECASBLE : Si je vous comprends bien, j’essaie de vous décoder, vous allez me dire si je me trompe ou pas, vous voulez la norme qui existe tout de suite, et une norme améliorée plus tard, pour les chaînes payantes, c’est ça que vous êtes en train de nous dire ?

RENAUD DONNEDIEU DE VABRES : Je suis en train de vous dire que le Premier ministre va annoncer très prochainement des décisions importantes sur ce sujet. Son objectif, celui du président du Conseil supérieur de l’audiovisuel, et l’objectif du ministre de la Communication, que je suis, c’est de donner à nos concitoyens plus de télévision, ça veut dire quoi ? Plus d’offres de débats, plus d’offres culturelles, plus d’offres d’informations, plus d’offres dans beaucoup de domaines qui sont essentiels aujourd’hui. Et donc je pense que c’est une grande chance et un grand progrès, et je souhaite effectivement qu’elle puisse intervenir dans des conditions technologiques incontestables, le plus rapidement possible.

VALERIE LECASBLE : Le plus rapidement possible, c’est dès mars 2005… ?

RENAUD DONNEDIEU DE VABRES
: Vous savez, moi, je respecte le principe hiérarchique, et donc il y a un Premier ministre qui s’appelle Jean-Pierre RAFFARIN, ça sera à lui, en liaison avec le président du Conseil supérieur de l’audiovisuel, d’annoncer définitivement les décisions.

VALERIE LECASBLE : Ça sera quand, Renaud DONNEDIEU de VABRES ?

RENAUD DONNEDIEU DE VABRES : Ecoutez, ça sera rapidement, parce que si j’espère qu’on soit opérationnel, ça sera le plus rapidement possible, je pense dans les jours ou semaines qui viennent, sans beaucoup de “ s ”.

VALERIE LECASBLE : Sans beaucoup de “ s ”. Deuxième autre sujet, trois nouvelles chaînes de télévision locale viennent d’être autorisées à voir le jour, on l’a appris aujourd’hui. Le CSA a donné son accord à TV7 Marseille, financée par les CAISSE D’EPARGNE, LA PROVENCE et le groupe AB. Quel est l’avenir des chaînes locales en France ? Et pourquoi ce choix, Renaud DONNEDIEU de VABRES ?

RENAUD DONNEDIEU DE VABRES : Le choix appartient au Conseil supérieur de l’audiovisuel, donc, si vous voulez, à chacun son rôle et sa responsabilité, et je n’empiéterai d’aucune manière sur le choix fait par le Conseil supérieur de l’audiovisuel. Par contre, ce qui m’importait, et là, le gouvernement et le Parlement ont pris les mesures législatives nécessaires, c’est que ce pluralisme puisse exister, c’est une grande chance, une nécessité absolue, ressentie comme telle par nos concitoyens, qui sont en attente de diversité. Nous ne sommes pas dans une France uniforme, et donc, moi, je souhaite, par tous les moyens, garantir les équilibres nécessaires, pour la presse écrite, pour qu’il y ait pluralisme, et ça, ça suppose des efforts, et le budget 2005 de l’Etat va le prévoir, eh bien, pour les radios et pour la télévision, il doit en aller de même, c’est-à-dire que le pluralisme doit pouvoir se nourrir concrètement sans déstabiliser les autres secteurs. C’était donc le problème de l’accès à la publicité, et vous savez que là-dessus, nous sommes très prudents, parce que nous ne voulons pas que la création de nouvelles chaînes ou que l’accès à de nouveaux secteurs à la publicité concoure à la désespérance de la presse écrite. Donc il faut beaucoup d’équilibre, mais il faut, et c’est mon objectif politique, veiller à ce que le pluralisme soit une réalité. Et moi, à chaque fois qu’il y a des investisseurs qui veulent mettre de l’argent dans la presse écrite ou dans la presse audiovisuelle, permettez-moi de vous dire que j’en suis satisfait, pour peu, évidemment, que ça ne contribue pas à des concentrations excessives.

VALERIE LECASBLE : CANAL+ a vingt ans aujourd’hui, Renaud DONNEDIEU de VABRES, dans quelques jours, les droits du foot. Il faut… à l’origine, CANAL+ avait la totalité des droits du foot, il faut garder le monopole, il faut partager ? Comment ça doit se passer ?

RENAUD DONNEDIEU DE VABRES : Vous savez, moi, je ne suis pas quelqu’un qui ouvre le parapluie, et je suis quelqu’un qui situe les responsabilités, à chacun son rôle, je n’ai pas, moi, le rôle d’attribuer les retransmissions d’émissions de foot dans les différentes chaînes.

VALERIE LECASBLE : Non, mais là aussi, vous avez peut-être une vision politique ?

RENAUD DONNEDIEU DE VABRES  :  Ah, mais, j’ai des tas d’idées qui me traversent le crâne, et moi, je souhaite, si vous voulez, que le sport, et par exemple le cinéma, puissent continuer à faire bon ménage, parce que ça me semble tout à fait essentiel pour l’ensemble de nos concitoyens. Et donc dans les missions que les chaînes de télévision privées ou publiques remplissent, je souhaite, voilà, qu’il y ait une grande diversité des programmes.

VALERIE LECASBLE : Une diversité des programmes, donc pour tout le monde, si je vous comprends bien, par exemple ?

RENAUD DONNEDIEU DE VABRES : Je n’empiéterai pas sur les responsabilités de ceux qui ont à prendre les décisions. Il va y avoir un appel d’offres, il va y avoir des lots qui vont être constitués avec une procédure très précise, là encore une fois, pour que vos auditeurs comprennent, il y a une répartition des rôles, moi, avec le Parlement, j’ai fixé la règle du jeu pour que ça soit totalement transparent, qu’on ne puisse pas dire qu’il y a eu des combines ou des coups fourrés, nous avons fixé la règle du jeu, ensuite, à ceux qui ont la charge des décisions, c’est-à-dire la Ligue de football, en liaison, bien sûr, avec les clubs, d’ouvrir cette discussion, difficile, avec les chaînes de télévision, de lancer l’appel d’offres, et ensuite, en toute impartialité, de tirer les conclusions de l’appel d’offres.

VALERIE LECASBLE : Eh bien, il n’y aura pas de combines, on l’a compris. Je vous remercie, c’était Renaud DONNEDIEU de VABRES, le ministre de la Culture et de la  communication. Merci d’avoir été avec nous.

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