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25e anniversaire du Centre du CCC

Le CCC est l’un des tout premiers centres d’art fondés en France, grâce à l’engagement, à l’enthousiasme et à l’audace de quelques personnalités marquantes. Et je tiens tout d’abord à vous rendre hommage, cher Alain Julien-Laferrière, pour votre persévérance et pour l’exceptionnel travail de prospection que vous n’avez cessé de mener au cours de ce quart de siècle, auprès des artistes… Je suis très heureux et très fier de célébrer avec vous, en présence de nombreux artistes, les 25 ans du Centre de Création Contemporaine de Tours.

Le CCC est l’un des tout premiers centres d’art fondés en France, grâce à l’engagement, à l’enthousiasme et à l’audace de quelques personnalités marquantes. Et je tiens tout d’abord à vous rendre hommage, cher Alain Julien-Laferrière, pour votre persévérance et pour l’exceptionnel travail de prospection que vous n’avez cessé de mener au cours de ce quart de siècle, auprès des artistes, mais aussi des collectivités territoriales et des élus. Le réseau des centres d’art est, à l’image du CCC, l’un des plus beaux exemples de décentralisation culturelle réussie, fondée sur des dialogues et des partenariats enrichissants entre l’Etat et les collectivités territoriales.

Dès leur origine, la raison d’être essentielle des centres d’art fut d’offrir aux artistes vivants une souplesse, un accompagnement, des capacités d’expériences, de réflexions, de productions, de réactivité et d’interactivité nouvelles et complémentaires par rapport aux musées d’art contemporain et aux fonds régionaux d’art contemporain.

Par exemple, il m’a été rapporté à plusieurs reprises qu’une fois l’artiste arrivé sur place, et à l’issue d’une réflexion conduite in situ, pour faire référence à une expression et à une démarche chères à Daniel Buren, le projet initial pouvait connaître des évolutions considérables, allant jusqu’à changer de nature et d’orientation. Les centres d’art sont là pour favoriser cette mobilité et cette invention permanentes.

Laboratoire, émetteur d’idées, d’utopies et de formes inédites, le centre d’art est aussi lieu de rencontre de l’artiste et du public, un lieu de débats et d’échanges.

Les équipes chargées dans ces espaces de création permanente d’accompagner les artistes, inventent tous les jours une véritable pédagogie de proximité, qui place les visiteurs, enfants et adultes, au plus près de la pensée de l’artiste, de sa vision du monde, de sa compréhension de notre société.

Le CCC a tenu le pari des centres d’art, d’être des “ lieux expérimentaux qui ne dorment jamais ”, ouverts à tous, nous permettant de forger notre regard sur le monde, sur l’Autre et les autres. Attitude si nécessaire aujourd’hui, et plus forte que toutes les violences, les inquiétudes, les indifférences. Les centres d’art nous permettent de prendre  « le temps du regard », pour mieux réfléchir, mieux voir et mieux vivre.

Les deux expositions qui nous sont offertes aujourd’hui en sont la parfaite illustration. Nous allons découvrir tout à l’heure l’intervention au château de Tours de l’un de nos plus grands artistes, Daniel Buren, un artiste heureux et passionnant, sans cesse inventeur de nouveaux espaces critiques ou ludiques, et de fait ambassadeur de l’art français dans le monde entier. Je suis très heureux de vous saluer. Vous êtes l’auteur des Deux Plateaux de la cour d’honneur du Palais-Royal  que j’ai le plaisir de contempler tous les jours depuis mon bureau au ministère. Le Guggenheim de New York, où vous avez présenté une magistrale exposition de vos œuvres in situ, du 25 mars au 8 juin dernier, est l’expression d’une reconnaissance universelle de votre travail, qui interroge la fonction même du musée, de l’architecture et de l’artiste dans la cité. Nous verrons ce soir le film que Stan Neumann a consacré à cette expérience. Vous êtes fidèle à ce lieu de l’artiste  et de la liberté de la création qu’est le centre d’art, dont vous avez été le complice depuis les débuts, et je tiens à vous en remercier.

Nous venons de voir Home Sweet Home, une exposition collective sur la “domesticité ”, c’est-à-dire sur notre manière d’habiter nos lieux, mais aussi d’être nomade aujourd’hui.

Ces deux explorations confirment l’immense potentiel des centres d’art, pour marier les générations, les problématiques, les écoles et les idées, dans une ouverture d’esprit toujours plus vaste et généreuse envers les créateurs. Il est vrai que leur position encore trop marginale, à mon sens, dans notre société, mérite la plus grande attention, afin de favoriser la constitution d’un patrimoine, en train de s’enrichir des œuvres d’aujourd’hui, qui forment notre patrimoine de demain.

Lieu du projet de l’artiste, le centre d’art reste encore, aux yeux du public, un espace à mieux découvrir. A Tours comme dans toute la France, il nous faut, à l’image de ces deux magnifiques expositions, donner plus de visibilité à la création contemporaine.

Dès l’an prochain, j’ai tenu à ce que le ministère de la culture et de la communication organise au Grand Palais une grande exposition consacrée aux artistes français contemporains. C’est dans le même esprit que je travaille à l’extension du site de création contemporaine du palais de Tokyo et aux magnifiques projets de Centre européen de la création contemporaine et de Fondation pour la création en France annoncés par le Premier ministre à la FIAC le 10 octobre.

Pour mieux faire connaître le réseau auquel appartient le CCC, je lancerai aussi un tour de France pas comme les autres,  un tour de France des Centres d’art.

Ce parcours nous permettra, tout au long de l’année, de découvrir des projets et des résidences d’artistes, des créations de jardins, des concerts, des performances, des projets de productions multimédia, des courts métrages, des projets éditoriaux et des rencontres professionnelles, qui viendront éclairer des regards des artistes, les initiatives des collectivités publiques et des associations.

Ce tour de France nous permettra de tracer, en concertation avec tous les partenaires et les artistes, les perspectives d’évolution et de développement de ces lieux, afin de faciliter la rencontre entre la création contemporaine et un très large public. Tel est l’objectif de la politique que je mène en faveur de la création au niveau national, au sein du gouvernement, pour faire de la France l’un des foyers les plus vivants de la création contemporaine, pour que nos concitoyens apprennent à aimer la création comme ils aiment leur patrimoine.

D’abord, grâce à une meilleure sensibilisation aux formes de l’art contemporain dès le plus jeune âge. J’ai installé, mercredi, le Haut Conseil de l’éducation artistique et culturelle, aux côtés de Gilles de Robien, ministre de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche.

Ensuite, en soutenant nos créateurs et en défendant leurs droits.

  • Le Premier ministre a rappelé, à la FIAC, le devoir des institutions soutenues par l’Etat de sélection, de présentation et de promotion des auteurs et des artistes français ou qui ont choisi notre pays pour y travailler.

  • C’est aussi pour protéger les droits des créateurs et la propriété intellectuelle, que je présenterai, au nom du gouvernement, le projet de loi sur le droit d’auteur dans la société de l’information dès le mois de décembre au Parlement.

  • Pour rendre notre fiscalité plus incitative, le Premier ministre a annoncé à la FIAC que les artistes bénéficieront, pour leurs cinq premières années de déclaration, d’un abattement de 50% sur les revenus tirés de la vente de leurs œuvres.

  • Nous travaillons dans le même esprit, à améliorer les conditions de fonctionnement du marché de l’art.

Ces mesures témoignent de mon engagement et de l’action du gouvernement en faveur de la création et des artistes.

La France peut être fière de ses créateurs et de son réseau extrêmement actif de centres d’art. Et je suis fier que Tours, au cœur de ce réseau national, soit un exemple et un lieu d’invention de l’avenir.

Je vous remercie.

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