« Culture, danger ! » peut-on lire à l’entrée du Palais des Papes…
Il y a un an, presque jour pour jour, la conclusion de la journée sur la décentralisation théâtrale était entachée d’une meute interruptrice du dialogue sous une banderole à l’injure provocatrice : « à la libération, RDDV, tu seras tondu »… Sans commentaire, car ce serait faire honneur aux bassesses. Et à l’injustice.
Seule effigie aujourd’hui, d’ailleurs nécessaire pour mobilier les consciences et forger les volontés qui peuvent chez certains toujours être défaillantes, à l’entrée de la cour d’honneur du Palais des Papes : « culture, danger ! »
Les menaces qui pèsent sur la culture ont comme origine davantage la fermeture des lieux de spectacle, ou plutôt leur insuffisante ouverture, le formatage des esprits, le nivellement consumériste et cathodique, le défaut de curiosité intellectuelle que les politiques publiques, qui, pour perfectibles qu’elles soient sont au rendez-vous. Même si les théâtres doivent davantage s’ouvrir et accueillir plus de spectacles.
Lorsque l’on voit des foules remplir l’été des lieux de patrimoine exceptionnels de notre pays comme les espaces un peu « improbables » mais accueillants, on se prend à l’optimisme.
Les nouveaux pèlerins en quête de sens, de repères, d’émotions, de prises de conscience, d’interpellation féconde et parfois violente, sont légion. Ils font honneur à notre pays.
A trois heures du matin, dans le froid de la cour du lycée Saint-Joseph en Avignon, la beauté universelle, atemporelle et magique d’ « Angels in America », magistralement mis en scène par Krzysztof Warlikowski, irradie chacun, qui aurait volontiers attendu l’aube… en compagnie d’un tel spectacle !
Plus tôt, mais définitivement captifs, englobés, accaparés, littéralement « embrigadés », les spectateurs de l’uvre de Janacek « de la forêt des morts » sont saisis par l’unité irréelle de beauté et de fécondité du travail mené par Chéreau, Boulez et Peduzzi.
France des festivals. France de l’attractivité culturelle et artistique. France de l’esprit, de la beauté et du cri d’artiste, d’un texte, d’une partition, d’une voix, d’un décor, d’une plastique ou d’une lumière.
A tous les acteurs du monde, pour nous rassemblés, stressés par la rencontre avec le public précédée par un immense travail, parfois meurtris par les critiques, souvent portés par les silences de l’admiration ou de l’extase, merci !
Sans vous, il n’y aurait pas de tempête dans les crânes. Pas de vagabondage de l’esprit. Des sensations humaines plus prosaïques.
Culture, bravo… Artistes et techniciens, vous méritez la reconnaissance concrète d’un système prompt à la désinvolture, par lâcheté ou cynisme.
Mais vos vrais soutiens sont ceux qui vous ouvrent les portes, relocalisent, créent l’appétit du jeune public, décloisonnent. Avec une détermination, une fougue et une fierté inversement proportionnelles aux étendards simplificateurs, et aux conformismes de la pensée unique stérile.
Vos vrais amis restent jusqu’à la fin d’un spectacle, par respect du travail artistique et de tous ceux qui, dans la diversité des fonctions, sont des créateurs !
Le palmarès des absents ou des fugitifs sera publié dans mes mémoires… le jour venu !
26 juillet 2007 à 15:37
Quand se pose la question de ce qui ne va pas en France, pensez à cette voiture en panne sur le bord de la route. Le mécanicien de droite dira que la panne vient du moteur, celui de gauche de la direction, et celui du milieu que c’est les deux à la fois sans trop s’avancer. Vous savez la France est en panne, non pas du moteur ou de la direction mais juste de sens. Une simple panne de sens. Vous avez oublié vous tous chauffeurs souvent chauffards, conducteurs sans conduites que le sens c’est l’Homme, l’homme dans une société juste et équilibrée et non la société qui juste se sert de l’homme. Le sens c’est le lien qui nous unit, c’est la chance donnée à chacun de construire une société d’Hommes bâtie sur les principes de la République et non sur ceux d’intérêts de communautés. Cessons d’opposer et de critiquer ces non-sens, l’essence même de notre devoir envers notre maison France, c’est justement d’inventer la maison France, une maison riche de ses femmes et ses hommes et qui n’a de sens que dans un nouveau contrat social équilibré et enfin respecté.
9 septembre 2007 à 18:38
bonjour,nous etions presents lors de cette journee particuliere!vous ne relevez que ce slogan;d autres aussi ignobles!avons eu de le peine pour vous et de la honte pour cette poignee de gens croyant representer la france!ils n ont aussi eu aucun respect pour les leurs en empechant la parole!vous avez ce jour encore, tenu votre rang avec dignite! bravo
clh