Les artistes et les écrivains ont ès-qualité un droit absolu à la liberté d’expression…
L’essence même de la vocation de l’artiste, de l’écrivain, du poète, du chanteur, de l’acteur, c’est le cri. L’expression de la conscience. L’urgence de la révolte. Le refus du compromis. Le dépassement de l’interdit. L’interpellation libre.
Cette liberté d’essence spirituelle concerne le champ de l’expression, du dire, du montrer. Elle ne doit pas être confondue, bien entendu, avec le terrain de la vie ordinaire et personnelle.
Dire cela n’est pas choquant au regard de l’égalité entre les citoyens. C’est tout simplement reconnaître qu’une vocation, qu’un talent, qu’un génie ont des droits supplémentaires qui leur sont attachés, en raison même de la lumière, de l’intelligence, de l’esprit qu’ils incarnent.
Il n’y a pas de réserve politique qui vaille. La seule contrainte reste évidemment qu’un appel à la haine raciale, qu’un crime contre l’humanité, qu’un acte de terrorisme ne peuvent « s’abriter » derrière une esthétique culturelle ou religieuse.
En guise de conclusion et de clin d’il, il faut ajouter qu’un parlementaire a naturellement également le droit de bénéficier de la totale liberté d’expression que garantit toute démocratie aux représentants du peuple.
13 novembre 2009 à 00:05
La liberté de l’écrivain ou d’un artiste en général est de pouvoir s’exprimer en être libre. Sa pensée est libre et demeure indépendante. L’expression de cette pensée doit toujours rester libre et indépendante. La « réserve politique » ne peut s’appliquer et ne s’appliquera jamais au langage de cette expression. Comme l’a écrit Victor Hugo, n’oublions pas que les écrivains ont mis la langue en liberté.
13 novembre 2009 à 17:18
Je ne pense pas qu’un artiste ait des droits supplémentaires en matière de liberté d’expression… Mais ce qui est certain et là où je vous donne raison, c’est que la place qu’il occupe dans notre sociéte est essentielle et particulière… Sa sensibilité et son inspiration se nourrit de l’Etat de notre univers, et en cela, son regard aiguisé,critique, subjectif ou totalement détaché a une raisonnance unique qui suscite, oriente et alimente le débat. De par leurs fonctions, les artistes apparaissent bien souvent comme de funèbres prophètes ou de magnifiques témoins de vie… En tous les cas, c’est toujours dans le but d’interpeller l’Humain, prisonnier de ses contradictions.
Proposer d’instaurer un devoir de réserve au lauréat du Prix Goncourt est une insulte à la liberté d’expression qui déshonore le Parlementaire à l’origine de cette idée terrifiante… Comment un Député, élu de la République, détenteur du pouvoir législatif a-t-il pu avoir une pensée pareille????Faut-il revenir aux temps anciens où le crime de Lèse-Majesté et les lettres de cachets étaient utilisés par le Monarque Absolu???? Franchement, l’exécutif et la majorité dont il est issu marche de plus en plus sur la tête… La déconvenue risque d’être très violente… Bravo pour cet article courageux en tous les cas…
13 novembre 2009 à 19:07
Celles et ceux qui écrivent ou publient des livres doivent bénéficier de la liberté d’expression et d’écriture … bien sûr mais à la seule condition d’assumer les propos, dessins …
Toutefois tous ces braves gens qui ont quitté notre pays suite à l’élection du Président de la République n’envisagent pas de refuser l’argent des français lors de la vente de livres, de disques, de show dans un stade ou ailleurs, dommage !!!
16 novembre 2009 à 11:54
DROITS DE RESERVE! Mais jusqu’où ira-t-on ?
Il n’y a pas besoin de revenir aux temps anciens où le crime de Lèse-Majesté et les lettres de cachets étaient utilisés par le Monarque Absolu : Cela existe toujours! Mais sous d’autres formes, et par des gens qui sont loin d’avoir l’étoffe d’un Monarque !!! Il n’y a rien de plus malsain que ceux qui se prennent pour des êtres supérieurs parce qu’ils portent une casquette d’élu ou qu’ils ont eu la chance de s’instruire avec leurs études (« sur une grande échelle qui les a éloigné du monde réel! »)
Ni l’instruction, ni le fait d’être un élu ne développent l’intelligence. Si nous le sommes d’avance, tant mieux, mais si on ne possède pas une once d’intelligence, cela peut être très grave de confondre tout cela.
Je ne possède rien de tout ça et comme je ne suis pas « clonée » car je ne suis pas encombrée de ces bagages Universitaires pour dire le fond de ma pensée : seule la pratique du terrain me permet chaque heure du jour, de me confronter aux multiples réalités qui sont ma source de Culture et que j’essaie de retransmettre en restant toujours au plus près de la vérité : pour le bien de l’humanité. LA VERITE : c’est la seule chose qui touche les gens ! Qui peut décrire une véritable situation sans être allé sur le terrain ?
De nos jours, un écrivain a la possibilité de s’exprimer de plusieurs façons avec l’informatique : quand cela ne passe pas d’un côté, on peut essayer d’un autre… Mais la liberté d’expression est encore trop souvent bafouée dans notre monde et sous différentes formes. Si nous n’écrivons plus avec une plume d’oie parce que les technologies modernes nous le permettent, les censures ont, elles aussi, évoluées en raffinement… D’ailleurs, je reconnais que j’apprécie qu’ on me fasse des remarques à propos de mes écritures : c’est le signe qui indique que je dis vrai,et je serai déçue si c’était l’inverse, car cela voudrait dire que je ne touche plus personne et donc que je ne serts plus à rien !
Merci Renaud d’avoir eu l’intelligence de nous permettre de répondre sur ton blog.
Mais j’ai comme l’impression que l’intelligence, est devenue de nos jours, comme la richesse où le bonheur de vivre : il ne faut pas trop les montrer car cela agace ceux qui ne savent pas les Cultiver avec leurs dix doigts.
« La main aide la pensée autant que la pensée guide la main! »
17 novembre 2009 à 17:35
La liberté est la richesse de l’homme, ou plutôt la conscience de son existence sociale. Et puisque nous sommes doués d’expression, la première incarnation de la liberté humaine est précisément celle-ci. Ainsi, comme tu l’exprimes si bien, Renaud, hormis les atteintes à la liberté de la nature humaine, que représenteraient les appels à la haine, au crime, et plus généralement au terrorisme, gardons-nous de juger l’expression artistique, quelle qu’en soit la forme, et plus particulièrement celle des écrivains, puisqu’elle est pour eux, l’essence même de leur vie d’hommes et de femmes libres.
18 novembre 2009 à 10:52
Bien dit Françoise : mais justement, si la LIBERTE est la véritable richesse de l’homme, c’est bien pour cette raison qu’elle est si convoitée et par la même occasion : en danger, comme toutes les richesses.
18 novembre 2009 à 16:20
Oui Renaud merci pour ce sujet et je rajouterai pour paraphraser Marguerite que tout critique devraient ne jamais manquer d’objectivité, d’intelligence et de clairvoyance pour avoir résonance et pour faire » dans la culture « …ses 10 doigts suffiraient-ils ?
21 novembre 2009 à 16:09
La Liberté et une des choses les plus précieuses mais aussi des plus fragiles à laquelle l’Homme peut aspirer. La Liberté seule n’a néanmoins pas de sens, c’est simplement un droit qui exprimé seul conduit naturellment à l’anarchie comme on peut par exemple le constater dans certaines banlieues, voir chez certains écrivains, journalistes, politiciens ou… politiciennes !…
Nos anciens ont conçu la devise de la République Française à l’envers car ils auraient dû écrire : Fraternité-Egalité-Liberté. C’est ce que dit implicitement en tempérant l’effet d’annonce de la première la deuxième phrase trop souvent et trop facilement oubliée de l’article 1er (sur 17) de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789. « Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune ». C’est donc dans une société où les individus vivent fraternellement et échangent des valeurs communes (celles de leur Identité nationale !…) qu’on peut espérer voir se définir l’utilité commune qui mène alors naturellement à une certaine expression de l’Égalité (donc de principes, de lois, de pratiques, etc… de la communauté en question), qui est bien sûr accordée … aux nouveaux nés.
La Liberté s’installe alors naturellement puisque les règles de vies, les contraintes, sont connues et acceptées de tous !…
Faisons les choses dans le bon sens. Les laboratoires de Washington qui fabriquent de la liberté en boite pour l’exporter en Irak ou ailleurs ont tout faut.